APHORISMES

Publié le par daniel Maragnes

Fragments





 
La beauté nous mord parfois comme un loup merveilleux. Elle nous ravit à l’ordinaire craintif de nos vies et nous entraîne dans ses nuits.  Ensuite, elle nous abandonne au bord du chemin. Certains gardent des souvenirs précieux. D’autres pensent, les audacieux, qu’ils sauront oublier.

 




Peut-on donner à ceux qui ne veulent recevoir ? N’est-ce pas vain ? Pourtant le don est bien ce qui ne se calcule pas. Le refus n’est donc pas la limite du don, mais ce qui, à l’extrême, établit davantage son inconcevable gratuité.

 

 Quand je lui parle, j’ai souvent l’impression de parler enfin.  Comme si son regard, les mouvements de son visage soutenaient ma parole. Comme si parler pouvait permettre de défier le temps. C’est difficile de parler désormais autrement.


 

 « À toi, je peux tout dire ». Il y a dans cette promesse sans doute quelque chose d’impossible.  Pourtant si la sincérité est une vertu, elle s’exprime là à sa limite. En vérité, cette phrase veut dire : « A toi, je peux dire tout ce que je peux dire ». Cela aussi est un don.


La culpabilité n’est pas la conscience de la faute. Elle est l’aveu d’une impuissance à s’aimer soi, et à dépasser ce à quoi l’extérieur veut nous contraindre. L’extérieur, ce sont les règles multiples qui commandent le refus de soi, la soumission, la haine de la liberté.

 

Publié dans philosophie

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